Lauréat du prix Carmignac 2016 du photojournalisme, le Mexicain Narciso Contreras a séjourné entre février et juin dernier dans le nord-ouest de la Libye, d’où il a ramené des images saisissantes du trafic humain mené par les milices et les groupes armés. Son reportage est exposé à Paris jusqu'au 13 novembre.
La semaine dernière, près de 8 500 personnes ont été secourues au large des côtes libyennes alors qu’elles tentaient d’arriver en Europe. Si certains ont pu traverser la Méditerranée, plusieurs centaines de milliers d’autres migrants, réfugiés et demandeurs d’asile demeurent prisonniers de milices et groupes armés rivaux qui les exploitent à des fins commerciales. Le photojournaliste mexicain Narciso Contreras (né en 1975) a réalisé un reportage dans les centres de rétention du nord-ouest de la Libye, où les migrants illégaux sont détenus dans des conditions de vie désastreuses liées à un manque d’infrastructures sanitaires et à des violences quotidiennes. Le prix Carmignac, dont il est le lauréat 2016, récompense des reportages photographiques sur les violations des droits humains et de la liberté d’expression dans le monde. Le travail de Contreras fait l’objet d’une exposition à Paris intitulée Libye : plaque tournante du trafic humain. Il explique comment ce pays, longtemps simple point de transit pour les migrants vers l’Europe, est devenu un lieu de trafic d’êtres humains.
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Human trafficking 29: Surman, June
« Avec ce projet, je veux essayer de prouver à quel point ces milices, censées représenter officiellement la Libye, sont en fait celles qui séquestrent le pays, alors même qu'elles appellent à l'aide la communauté internationale. Elles tiennent un double discours ». Propos recueillis par Sophie Rahal
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Human trafficking 21: Surman, June
« Certains migrants ont accepté de me parler, d'autres non. Dans les centres de détention, il est plus facile de s'approcher d'eux, c'est plus naturel, que quand ils sont détenus dans des "maisons de sécurité" des trafiquants. Là-bas, les femmes comme les hommes refusent de parler ou d'être photographiés. Ils font profil bas ».
« J'ai voulu centrer mon travail sur les femmes. Ce fut difficile pour beaucoup de raisons (culturelles, religieuses...) mais c'était essentiel de le faire pour montrer à quel point elles sont vulnérables. Il faut souligner le nombre important de femmes qui tentent de partir et prennent tous les risques pour y arriver ».
« Au fur et à mesure que j'avançais dans mon projet, j'ai récolté des témoignages dramatiques concernant ce trafic des femmes. Il existe des "greniers de fertilisation", que je n'ai pas pu visiter mais que beaucoup de femmes enceintes ont décrits. Dans ces centres, les trafiquants convainquent les femmes de tomber enceintes. Elles restent détenues pendant cinq ou six mois, puis elles prennent la mer pour l'Europe. Lorsqu'elles y arrivent, ou plutôt si elles y arrivent, leur grossesse est tellement avancée que les autorités ne les renvoient pas dans leur pays d'origine ».
« Il est difficile de savoir qui met le feu à ces canots pneumatiques, pour qu'ils ne soient pas réutilisés : ce sont peut être les bateaux de l'armée italienne, les trafiquants ou les garde-côtes libyens, même s'il arrive que ces derniers les rapportent à terre pour les revendre ! Et parfois, les bateaux sont dans un si mauvais état qu'ils s'enflamment d'eux-mêmes ».
« Sabha est une des villes les plus violentes du pays, aux mains de groupes armés qui combattent tous les jours mais qui ne sont liés à aucune mouvance politique. Ils essayent juste de prendre le contrôle de la ville car il n'y a pas de gouvernement. Les migrants sont non seulement une monnaie d'échange, mais ils se trouvent en plus au milieu de ces combats. Ces douze cadavres sont tous des migrants qui avaient fui le désert ou la rue ».
« Parmi tous les risques que comporte ce voyage vers l'Europe, il y a bien entendu celui de mourir. Des gens de la Croix-Rouge m'ont parlé d'un immense hôpital rempli de gens morts, ramassés dans le désert ou dans les villes. Il fallait que je documente cela, car c'est lié à la catégorisation du migrant comme un individu sans droits. En Libye, la différence entre le citoyen qui a des droits et le sujet qui en est privé est très forte, et les Noirs originaires d'Afrique en sont les premiers privés ».
« Avec ce projet, je veux essayer de prouver à quel point ces milices, censées représenter officiellement la Libye, sont en fait celles qui séquestrent le pays, alors même qu'elles appellent à l'aide la communauté internationale. Elles tiennent un double discours ». Propos recueillis par Sophie Rahal
« Certains migrants ont accepté de me parler, d'autres non. Dans les centres de détention, il est plus facile de s'approcher d'eux, c'est plus naturel, que quand ils sont détenus dans des "maisons de sécurité" des trafiquants. Là-bas, les femmes comme les hommes refusent de parler ou d'être photographiés. Ils font profil bas ».
Vous venez de passer 73 jours en Libye, un pays dont on ne reçoit presque plus d’image. Comment décririez-vous la situation là-bas ? La Libye est un pays exsangue depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Il y règne un chaos généralisé marqué par une grave crise politique et humanitaire.
Le gouvernement d’union nationale peine à s’imposer face aux factions rivales. Cette instabilité est renforcée par une économie et une administration inexistantes, doublées d'une crise migratoire sans précédent. Le pays connaît un afflux important de migrants. La position de Tripoli est de dire que la Libye n’est qu’un point de passage sur le chemin vers l’Europe. Or seulement 40 % des trois millions de migrants qui vivraient dans le pays cherchent à traverser la Méditerranée, le reste y vient pour s’installer. Mais presque tous deviennent les proies d’un trafic humain organisé par des milices et des groupes criminels. Car telle est la réalité : un véritable marché d’êtres humains s’y est installé et les centres de rétention, notamment dans le Nord-Ouest, servent en réalité de points de distribution ou de ravitaillement pour les trafiquants. Tous les jours, les gens sont achetés comme de la marchandise.
Citation :
“Les migrants dans les centres de rétention se sont laissés photographier assez facilement. Car ils ne souhaitent qu’une chose : que l’on raconte au monde entier ce qu’ils vivent.”
Dans quelles conditions avez-vous effectué ce photoreportage ? J’ai rarement eu l’occasion de travailler dans un environnement aussi dangereux que la Libye. La moitié du temps que j’y ai passé entre février et juin était consacré à résoudre des questions logistiques, toujours cruciales en zone de conflit. Il a fallu beaucoup de patience et de tact pour garantir ma propre sécurité dans un contexte de corruption généralisée. Mais il m'a surtout fallu m’immerger dans la société afin de pouvoir communiquer avec des personnes dont je ne parlais pas la langue. C’est ainsi que j’ai pu traverser des zones de conflit afin d’accéder aux centres de rétention. Les risques sécuritaires étaient d’autant plus grands que j’ai voulu m’éloigner de la voie officielle imposée par Tripoli. J’avais bien compris que cela ne mènerait à rien : les centres de rétention sont photographiés depuis longtemps, mais seulement les mieux entretenus et seulement dans le but de documenter la crise des migrants en Libye afin d’obtenir une aide internationale.
Le prix Carmignac m’a offert les moyens de pouvoir faire un pas de côté, de m’échapper des canaux officiels. Car ce n’est qu’en s’éloignant de la propagande gouvernementale que l’on s’aperçoit à quel point la Libye est devenue la plaque tournante d’un gigantesque trafic d’êtres humains. De manière générale, les migrants dans ces centres de rétention se sont laissés photographier assez facilement. Car ils ne souhaitent qu’une chose : que l’on parle d’eux, que l’on raconte au monde entier ce qu’ils vivent.
Citation :
“Mes photos se veulent un témoignage du drame du commerce des êtres humains qui est en cours dans cette partie du monde.”
Y a-t-il une issue ? Pourquoi, selon vous, la communauté internationale a l’air de fermer les yeux ? La Libye est hors de contrôle depuis plus de cinq ans. Et il semble très difficile d’entrevoir une solution à moyen terme. Des milliers de migrants illégaux se retrouvent pris dans la spirale des réseaux mafieux. La situation est d’autant plus grave que ceux qui sont chargés de trouver une solution à ce trafic d’êtres humains sont ceux-là mêmes qui organisent le business. Les milices et les groupes armés ne sont pas prêts à s’entendre. Vous ne pouvez réellement faire confiance à personne. De nombreuses ONG sont alertées de ce qui s’y passe. Mais jusqu’ici elles manquaient de preuves et la plupart sont dépourvues de moyens pour agir dans le contexte chaotique de la Libye. De quelle façon pensez-vous que votre travail puisse aider ? Ce type de projet n’a vraiment jamais pour but de résoudre quoi que ce soit. En revanche, les photos que j’ai pu faire se veulent un témoignage du drame du commerce des êtres humains qui est en cours dans cette partie du monde. Ce qui se passe en Libye est bien plus qu’une crise humanitaire. Il s’agit d’une catastrophe.
A voir : Libye : plaque tournante du trafic humain, exposition photographique de Narciso Contreras, du 25 octobre au 13 novembre, Hôtel de l’Industrie, Paris.
Au début du mois d’août, en catimini, une circulaire des ministères français de l’Intérieur et du Logement a pratiquement aboli la distinction entre immigration régulière et immigration illégale, permettant ainsi la régularisation massive des immigrés en situation irrégulière et facilitant, du même coup, l’arrivée torrentielle de nouveaux « migrants », auxquels on ne pourra désormais plus opposer le moindre obstacle administratif ou juridique. Pourtant, de moins en moins de gens ignorent que l’invasion que nous subissons actuellement dans toute l’Europe est largement organisée par les USA, qui y voient un moyen « providentiel » de submerger le Vieux Continent, d’achever de dissoudre l’identité des nations qui le composent et de rendre celles-ci impuissantes à jamais en tant qu’États. Autant de gagné pour l’Empire ! Sait-on qu’il existe, à Genève, une agence intergouvernementale, l’International Organization for Migration (IOM), en grande partie financée par les Américains, dont une des principales missions est, précisément, d’accélérer la migration des populations africaines en direction de l’Europe ? Le directeur général de cette organisation s’appelle William Lacy Swing. Il a 82 ans, c’est un diplomate chevronné, qui connaît parfaitement l’Afrique, où il a exercé de multiples fonctions. Officiellement, l’organisation qu’il dirige depuis 2008 a pour mission de veiller à ce que les millions de « migrants » qui envahissent l’Europe soient bien accueillis. Il dispose, pour cela, d’une armée de 8.000 fonctionnaires (excusez du peu !) qui organisent, contrôlent et facilitent sur place le travail des « exportateurs » et des « importateurs ». W.L. Swing travaille tellement bien et ses patrons sont tellement contents de lui que, malgré son âge, il a été reconduit pour cinq ans, en 2013, à la tête de ladite IOM. Le 7 janvier 2015, reprenant les termes d’une interview qu’il venait de donner à CNN, il déclarait sur Facebook : « Migration is inevitable, necessary and desirable, so let’s change the narrative. » Or, c’est notamment pour que cette migration « inévitable, nécessaire et désirable » s’accélère, aux frontières de l’Europe, au Proche-Orient et dans toute l’Afrique — et qu’avec elle s’accélère aussi le remplacement de nos populations — que les USA ont décidé, comme on sait, de détruire, avec leurs alliés de l’OTAN, cinq pays arabes dont les dirigeants ne leur étaient pas assez soumis : Irak, Égypte, Tunisie, Libye et Syrie.
La destruction de la Libye était particulièrement importante et urgente, ce pays constituant, de par sa proximité avec l’Italie, le lieu de passage obligé vers l’Europe des masses en provenance de l’Afrique subsaharienne. Quand on sait, d’autre part, que l’oligarchie américaine ne verrait pas d’un mauvais œil l’islamisation de l’Europe (elle permettrait, notamment, d’en finir avec l’influence du catholicisme), on comprend l’intérêt que représente, pour elle, la décision des autorités françaises d’ouvrir tout grand les vannes à l’invasion.
La ville d’Alep, bastion des islamistes depuis 2012, aujourd’hui assiégée par l’armée syrienne, devrait être libérée prochainement, à cet effet la Russie a ouvert quatre couloirs humanitaires pour secourir et évacuer la population. En marge de ce nouveau succès de la politique russe en Syrie, un autre accord de coordination militaire est annoncé entre la Russie et les USA dans lequel le rôle du Front Al-Nosra est sujet à caution.
Opération humanitaire
Alors que l’Est d’Alep, détenu par les islamistes depuis 2012, est depuis le 17 juillet complètement assiégé par l’armée syrienne, le général Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, a annoncé jeudi le lancement d’une « opération humanitaire de grande ampleur », avec la création de quatre couloirs humanitaires pour les civils et les combattants prêts à rendre les armes. Le ministre a précisé que « les civils pris en otage par les terroristes ainsi que les combattants souhaitant déposer les armes » pourraient emprunter ces corridors. Le corridor du Nord, sur la route du Castello, devant permettre « le passage en sécurité des combattants armés », a-t-il ajouté, assurant qu’il s’agissait uniquement « d’assurer la sécurité des habitants d’Alep ». Le ministre russe de la Défense, qui a dit agir sur ordre du président Poutine, annonçait en même temps que des aides médicale et alimentaire seraient véhiculées par ces couloirs humanitaires.
L’opération a débuté le 28 juillet.
Citation :
L’Express rapporte aujourd’hui que « Selon l’armée russe, 14 tonnes d’aide humanitaire (produits alimentaires, médicaments et produits de première nécessité) ont été livrés « dans la zone des points de passage » et 2 500 kits d’aide humanitaire ont été largués sur les quartiers est d’Alep.
Évacuation difficile des 250 000 habitants pris en otage
L’ex-capitale économique de Syrie est divisée depuis 2012 entre les quartiers de l’Ouest de la ville sous le contrôle de Damas, et les quartiers de l’Est dans lesquels les insurgés sont retranchés. La reconquête des quartiers de l’Est est en pleine exécution, mais les islamistes s’obstinent à résister âprement, malgré un appel à déposer les armes de la part des autorités de Damas; en effet, le président Bachar el-Assad a décrété jeudi une amnistie pour tous les rebelles qui rendraient les armes: « Toute personne portant les armes (…) et étant recherchée par la justice (…) est exemptée de la totalité de la peine si elle se rend et dépose les armes dans les trois mois suivant la date de publication de ce décret », indique le décret, qui précise que serait exemptée de sanction toute personne qui aura libéré, sans contrepartie, un otage qu’il détenait. Mais les menaces de l’encadrement islamiste empêchent les combattants de déposer les armes et les civils d’emprunter les corridors humanitaires comme ils le souhaiteraient parce qu’ils sont retenus contre leur gré pour servir de boucliers humains.
« Pour le moment, on ne peut pas dire que les terroristes se rendent massivement », constatent les miliciens qui combattent avec l’armée syrienne, « Mais ces dernières 48 heures, plusieurs dizaines de djihadistes se sont rendus dans les quartiers de Salaheddine et de Cheikh Maqsoud ».
« Des dizaines de familles sont sorties le matin des quartiers Est d’Alep à travers les couloirs ouverts pour évacuer les citoyens assiégés par les groupes terroristes », annonce l’agence Sana. Elles ont été installées dans des centres d’accueil où elles pourront bénéficier d’une visite chez le médecin et seront logées et nourries. « un groupe de femmes de plus de 40 ans sont également sorties des quartiers Est d’Alep à travers le passage de Salaheddine. » L’agence signale également que des combattants ont rendu leurs armes, sans en préciser le nombre.
Mais les hommes de moins de 50 ans sont retenus dans la zone des combats par les islamistes dont les menaces essayent de contenir l’exode général de la population.
le Front Al Nosra fait peau neuve
Une bataille intense continue d’opposer les insurgés piégés et l’armée syrienne qui ne cesse de poursuivre son avance, elle a repris, notamment, un quartier aux rebelles, situé à la périphérie nord-ouest de la ville. L’ONU et les grandes âmes des pays de la coalition américaine, sans compter les gros médias français, demandent l’arrêt des combats et la cessation des bombardements, ce à quoi l’armée syrienne ne cède pas. Un arrêt des combats pourrait permettre aux islamistes soutenus par de nombreux pays de la région et certains pays de la coalition américaine, de reprendre l’avantage. Faute de quoi, l’ONU a proposé vendredi de prendre le relais des couloirs humanitaires mis en place par la Russie, afin de permettre aux 250.000 civils de fuir la ville assiégée. Une proposition qui, semble-t-il, n’a pas eu grand succès.
Dans ce contexte, le Front al-Nosra très impliqué à l’Est d’Alep, a trouvé un moyen astucieux d’échapper aux bombardements. Il a annoncé jeudi qu’il se rebaptisait Front Fatah al-Cham (Front de la conquête de la Syrie) et qu’il rompait ses liens avec toutes les organisations extérieures, sous-entendu avec Al Qaïda. Il espère ainsi sortir de la liste des organisations reconnues terroristes par l’ONU et se positionner en « rebelles modérés », chers à la coalition américaine et à François Hollande. Le porte-parole du Pentagone, John Kirby a déclaré à des journalistes qui l’interrogeaient à ce sujet: « Nous jugeons de leurs actes, de leurs buts et objectifs et non du nom. Ainsi, notre approche reste la même ». Une réponse que Sputnik semble avoir pris pour argent comptant…
Quelques jours plus tôt à peine, John Kerry, le Secrétaire d’État US, a annoncé le 25 Juillet qu’un plan pour la coopération militaire et le partage de renseignements avec la Russie sur la Syrie devrait être annoncé début Août.
Nouvel accord Russie/USA
Selon ce plan, la Russie et les États-Unis devraient échanger des renseignements pour coordonner leurs frappes aériennes contre la branche syrienne d’Al-Qaïda qu’est le Front Al Nosra tout en interdisant aux forces aériennes des deux puissances toute attaque des soi-disant «rebelles modérés. » Il est tout-de-même curieux que le Front Al-Nosra (Front Fatah al-Cham) fasse peau neuve et patte de velours précisément juste après cet accord américano-russe.
Al-Nosra est le groupe d’opposition le plus puissant de Syrie après l’État islamique. Selon les déclarations du groupe, il compterait actuellement 60.000 combattants, nombre impossible à vérifier il est vrai. Ses unités sont en mesure de mener une guerre classique avec artillerie, chars de combat et autres équipements, y compris des drones, ainsi que des actions de guérilla et des attaques kamikazes.
Mais Al Nosra a reçu le soutien direct de la Turquie et de l’Arabie Saoudite et [url=http://%C2%AB fiasco militaire us majeur %C2%BB en irak%2C dissimul%C3%A9 mais r%C3%A9v%C3%A9l%C3%A9 par %C2%AB veterans today %C2%BB/]le soutien indirect des USA à travers les programmes de formation des «rebelles modérés» en Syrie[/url]. Sans compter le soutien de l’ancien ministre français des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, qui a estimé qu’Al Nosra faisait « du bon boulot ».
En d’autres termes, si Washington accepte de coordonner ses efforts contre le groupe terroriste avec la Russie, l’opposition syrienne soutenue par les Américains perdra sa principale force de frappe.
Citation :
Selon le site américain Veterans Today, ce nouveau nom du groupe « signifie le début d’une campagne de communication, visant clairement à échapper aux effets de l’accord Russie-US. Al Nosra vise à se dépeindre comme un «groupe modéré de l’opposition, » pour échapper aux retombées de la pression constante exercée par les Russes, qui avait poussé Washington à accepter l’accord. Il est prévisible d’attendre une série de rapports dans les médias occidentaux qui dépeignent la transformation d’Al Nosra comme une étape importante sur la voie d’une meilleure démocratie en Syrie. «
Il est possible de penser que la nouvelle image d’ Al Nosra permettra aux États-Unis d’éviter toute action significative dans l’accord tant attendu avec la Russie, affirmant qu’il n’y a plus d’entité Al Nosra, dans le champ de bataille. En outre, les unités de Jabhat Fateh Al Sham (Al Nosra) vont probablement se mélanger encore davantage avec les vestiges de la soi-disant «opposition modérée. » Stratégiquement, cela pourrait être un prétexte pour amener à la table des pourparlers de paix à Genève ce groupe terroriste.
Conclusion
Vladimir Poutine et son ministre des Affaires Etrangères, Sergeï Lavrov, n’étant pas tombés de la dernière pluie, ne se laisseront probablement pas duper par cette manœuvre, d’autant plus qu’ils n’ont cessé de dénoncer le double-jeu des Américains au Moyen-Orient et l’étendue de leurs responsabilités dans le conflit actuel. Les États-unis et des pays membres de sa coalition au Moyen-Orient soutiennent et arment déjà des groupes terroristes déclarés modérés. Ils ont notamment opposés leur veto à l’ONU à la déclaration comme terroristes de « Ahrar al-Sham » et « Jaysh al-Islam », deux groupes qui ont revendiqué d’importants attentats, mais que la coalition américaine compte toujours parmi les « rebelles modérés » bien qu’ils œuvrent avec Al-Nosra!
Les USA n’ont jamais masqué, par contre, qu’ils visaient l’élimination de Bachar-el-Assad, or la prise d’Alep par l’armée syrienne signe un nouvel échec de leur politique en Syrie puisqu’il renforce l’État syrien, dont la chute était l’objectif avoué ainsi que François Hollande l’a moult fois répété. C’est même un double échec du fait que c’est la Russie qui le leur inflige.
Un film de Michel Collon & Denise Vindevogel. (Belgique, 2014) En cette année anniversaire, les médias racontent « comment » a eu lieu la Première Guerre mondiale (dix millions de morts), mais jamais pourquoi. « Morts pour la patrie », proclament tous nos monuments officiels. Mensonge ! 14-18, c’était déjà une guerre du fric. Non seulement chez les « méchants » (Allemagne, Autriche), mais aussi chez les « gentils (France, Angleterre, Belgique…), le véritable enjeu était : quelle puissance dominera le monde et contrôlera ses richesses ?
Dernière édition par Admin le Lun 23 Nov - 16:00, édité 1 fois
PACA
Messages : 3053 Date d'inscription : 26/09/2007
Sujet: Re: GUERRES,STRATEGIES, LUTTES,SYNDICALISME,CONFLITS .... Mar 8 Sep - 10:46
PACA
Messages : 3053 Date d'inscription : 26/09/2007
Sujet: Re: GUERRES,STRATEGIES, LUTTES,SYNDICALISME,CONFLITS .... Jeu 11 Juin - 11:50
Invité Invité
Sujet: Re: GUERRES,STRATEGIES, LUTTES,SYNDICALISME,CONFLITS .... Dim 22 Mar - 17:34
e porte-parole en chef de l’église catholique d’Egypte, le père Rafik Greicher reproche à Obama et à son Administration de rester indifférents aux persécutions des Chrétiens, organisées et exécutées par les Frères Musulmans.
Suite aux multiples agressions physiques, entraînant souvent la mort, et au nombre croissant d’églises incendiées, le Père Greicher exprime son indignation et critique Obama pour son indifférence glaciale devant les violences subies par les Chrétiens égyptiens, les plus terribles depuis 700 ans.
Rafik Greicher :
« Lorsque le Président Obama daigne faire une déclaration, il ne mentionne que très succinctement les églises brûlées, au lieu de dire aux Frères Musulmans qu’ils sont des terroristes, qui sèment violence et la mort en Egypte. Il ne fait pas entendre sa voix. Honte à lui s’il est vraiment Chrétien, de ne pas s’être exprimé avec la plus grande fermeté. »
Le porte-parole de la Maison Blanche, à qui fut posé la question : « Quelle est la ligne rouge à ne pas franchir pour les Chrétiens » répondit de façon ironique : « je n’ai pas apporté mon crayon rouge »…
« Se moquer de la sorte du sort des Chrétiens d’Egypte est indigne, que la honte soit aussi sur lui. Obama ne semble pas comprendre ou refuse de comprendre la gravité de la situation », explique le Père Greicher à « Asia News » qui ajoute : « dans son discours, il a brièvement fait allusion aux églises et aux bâtiments chrétiens incendiés par les Frères Musulmans. Or, Il doit clairement affirmer que les Frères Musulmans sont des terroristes, liés à Al-Qaïda et aux Salafistes. »
L’histoire des Frères Musulmans, depuis la création de ce groupe islamiste, a été scandée par des violences et des effusions de sang.
Fin 2010, des Musulmans égyptiens firent régner la terreur parmi les Coptes.
Un jihadiste islamiste, transformé en bombe humaine, se fit exploser à l’intérieur de l’église des Saints à Alexandrie, à la veille du Nouvel An : vingt-deux personnes perdirent la vie et quatre-vingts fidèles furent blessés, dont certains très grièvement.
Quelques jours plus tard, alors que la date de la célébration de la fête de Noël copte approchait, (fixée au 7 janvier) un site islamiste diffusa le message suivant : « Faites exploser les églises pendant qu’ils célèbrent la Noël et à n’importe quel autre moment, surtout quand les églises sont bien bondées. »
Le Père Rafik déclara en décembre 2010 à Radio Vatican que les fondamentalistes musulmans planifiaient le départ de tous les Chrétiens du Moyen Orient. Et ce plan est exécuté jour après jour, via la persécution, la violence, l’assassinat. D’Egypte au Nigéria, d’Irak au Pakistan, les Chrétiens dans les pays à majorité musulmane sont confrontés à un présent sinistre et à un futur des plus tragiques.
Les jihadistes islamistes ne reculent devant aucun effort pour purifier la terre d’islam de la présence chrétienne. Ce sectarisme « religieux «, cette haine, cette violence, est légitimée par leur livre « saint », par différents textes islamiques, et par les prêches des imams. Nulle part ailleurs, le sectarisme « religieux » n’entraîne autant d’effusions de sang. Et, en dépit de cette violence meurtrière, ce sectarisme « religieux » meurtrier ne suscite aucun commentaire, aucune critique, aucune condamnations de la part des organisations des Droits de l’Homme, des responsables politiques et des chefs religieux musulmans.
Les Autorités islamiques, que ce soient en Egypte ou ailleurs, sont très peu disposées à discuter du sort des Chrétiens dans leurs pays respectifs.
Quand le Pape Benoît XVI osa exprimer en janvier 2011 sa tristesse et sa douleur suite à l’attentat contre les Chrétiens coptes et dénonça la persécution, la discrimination, la violence et l’intolérance religieuse dont sont victimes les Chrétiens en terre d’islam, le lendemain, le grand Imam de l’Université d’Al Azhar dénonçait une « ingérence inacceptable dans les affaires intérieures de l’Egypte», et l’Egypte rappelait pour consultation son ambassadeur auprès du Vatican.
Les Autorités sunnites d’Al –Azhar dénoncèrent les références négatives récurrentes du Pape Benoît XVI à l’islam et ses accusations de persécutions des non Musulmans par les Musulmans en terre d’islam.
Lors de l’élection du Pape François, lés érudits « religieux » d’Al-Azhar et les Autorités musulmanes exprimèrent l’espoir que le nouveau Pape ne commettrait pas les « erreurs » de son prédécesseur, en évitant de parler des persécutions des Chrétiens par les Musulmans, afin de rétablir des relations « amicales » et le « dialogue » entre Musulmans et Chrétiens.
Au Pakistan, les Chrétiens sont physiquement attaqués, violentés, tués, brûlés vifs, crucifiés. Ils sont très souvent accusés de délit de blasphème et condamnés à mort. Afin d’éviter le harcèlement légal, la condamnation à mort pour délit de blasphème et les agressions de foules musulmanes hystériques, nombreux sont les Chrétiens qui se convertissent officiellement à l’islam. C’est le but recherché par les islamistes : imposer l’islam par la peur.
Les fausses accusations de délit de blasphème à l’encontre d’Asia Bibi avaient attiré l’attention internationale sur la terrible situation des Chrétiens au Pakistan et suscité de nombreuses critiques sur la loi liée au délit de blasphème, en vigueur au Pakistan. C’est ce même délit de blasphème que l’OCI s’efforce de faire voter en Occident pour interdire toute critique de l’islam, mais sans la peine de mort, du moins pour l’instant, même si certains membres de cette organisation de dégénérés y avaient fugacement songé. De nombreux islamo-lucides craignent que l’Occident n’accepte de céder aux requêtes liberticides de l’OCI et d’échanger ses valeurs démocratiques contre la tyrannie islamique dans l’espoir d’une paix illusoire et temporaire. Les images de ces nuées de musulmans hystériques défilant dans les rues des pays musulmans et en Occident au cri de « Freedom go to hell » (liberté va en enfer) et « behead those who insult the prophet » (décapitez ceux qui insultent le prophète) ont fait craindre à nos responsables politiques une conflagration islamiste, d’où leur volonté d’apaiser le monde musulman et de ne pas froisser les puissances du Golfe. Mauvaise tactique, car c’est par la peur de la violence que les Musulmans imposent leur idéologie obscurantiste. Et la faiblesse de l’Occident face à leurs menaces leur donne un sentiment d’impunité. Ils se sentent forts, nous méprisent pour notre tolérance, qui est à leurs yeux comme un signe de faiblesse, de lâcheté.
Aujourd’hui, Bibi est toujours en prison. Si elle devait sortir libre, elle serait lynchée par la foule. Dommage qu’il n’existe pas de commando chrétien, comparable au Mossad, pour l’exfiltrer en douce, ainsi que sa famille, du Pakistan.
Quand le gouverneur du Penjab, Salma Taseer, proposa d’abolir cette loi criminelle, il fut assassiné par un jihadiste, devenu depuis un héros, qui justifia son crime comme un acte de défense de la loi sur le délit de blasphème.
Et tout comme al-Azhar réagit avec colère contre les propos du Pape Benoît XVI au sujet de la persécution des Chrétiens par les Musulmans en Egypte, au Pakistan, des groupes suprémacistes devinrent enragés quand le Pape Benoît XVI demanda l’abrogation de la loi sur le délit de blasphème, source de dérives criminelles. Farid Paracha, le chef du plus grand parti pro-charia du Pakistan, Jamat-i-Islami déclara, vert de rage : « la déclaration du Pape est une insulte à tous les Musulmans de la terre. » Les groups islamistes organisèrent des manifestations pour protester contre la demande du Pape, considérée comme une conspiration pour opposer les religions les unes aux autres.
En 2007, les Chrétiens de Gaza lancèrent un appel à la Communauté internationale afin d’obtenir une protection, après la destruction d’une église et d’une école chrétienne. L’appel est resté sans suite.
Au Soudan, le régime de Khartoum mena un jihad sanguinaire contre les Chrétiens dans le sud du pays, qui fit près de 2 millions de morts et 5 millions de déplacés internes.
Au Nigéria, les Musulmans incendièrent de nombreuses églises en 2012/2013 et imposèrent les lois de la charia aux Chrétiens.
Partout au Moyen Orient, des communautés présentes sur ces terres depuis l’aube du christianisme sont en train de disparaître.
Selon Tawadros II, le Pape des Coptes, après le 11 septembre, il y eut un complot pour éliminer toutes les minorités chrétiennes du Moyen Orient. La pression sur les Chrétiens au Moyen Orient est tellement insupportable, que de nombreux croyants fuient la région. Les actes de violence envers les Chrétiens en Irak, en Syrie et ailleurs au Moyen Orient pourraient être interconnectées. Toutefois, il ajouta que les Coptes sont profondément enracinés dans la terre d’Egypte et rejettent toute ingérence étrangère dans les affaires du pays. « L’Egypte est en train de vivre des temps difficiles, mais ils seront suivis par une nouvelle naissance». C’est du moins son espoir et je souhaite sincèrement qu’il se réalise au plus tôt.
Citation :
« Il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent, et de respecter ceux qui résistent ». Thucydide
Aujourd’hui, l’Occident cède aux islamistes et ne suscite que leur mépris.
Les Chrétiens du Moyen Orient s’étonnent du manque de soutien du Président Obama, censé être chrétien, de son indifférence à leurs souffrances, de son appui constant aux Frères musulmans, en dépit des persécutions qu’ils font subir aux chrétiens. Pourtant, dans son discours du Caire, après sa première élection, dont je cite ci-dessous quelques extraits très éclairants, il fit un éloge dithyrambique de l’islam qui aurait dû mettre la puce à l’oreille, alors que les journalistes et les politiciens s’émerveillèrent de ce discours, pourtant annonciateur de sa future politique pro-islam.
Citation :
Il a permis aux Frères musulmans d’infiltrer les plus hautes sphères du pouvoir, y compris la sécurité intérieure du pays.
Obama est responsable du retour des Frères musulmans sur la scène politique égyptienne. Il avait demandé à Moubarak, alors Président d’Égypte, d’inviter les Frères musulmans à assister à son discours du Caire, au cours duquel il y annonçait un retournement de la politique américaine à l’égard du monde musulman et le début d’une ère de coexistence pacifique entre l’Amérique et l’islam.
C’est Rached Hussein, membre secret des Frères musulmans, qui avait rédigé le discours d’Obama au Caire. Après avoir rejoint l’équipe électorale d’Obama, il fut nommé en janvier 2009 conseiller juridique à la Maison-Blanche et chargé de la rédaction de ses discours sur la politique étrangère. La liste de ses collaborateurs liés aux Frères musulmans est très longue.
Obama :
« Je suis honoré de me trouver dans la ville éternelle du Caire, et d’être accueilli par deux remarquables institutions. Depuis plus de mille ans, al-Azhar joue le rôle de phare de l’érudition musulmane, et depuis plus d’un siècle, l’Université du Caire est l’une des sources du progrès de l’Egypte. Ensemble, vous représentez l’harmonie entre tradition et progrès. Je vous suis reconnaissant pour votre hospitalité, et pour l’hospitalité du peuple égyptien. Je suis également fier d’apporter avec moi la bonne volonté du peuple américain et un salut de paix de la part des communautés musulmanes de mon pays : assalaamou aleikoum »
« Cette conviction est en partie liée à ma propre expérience. Je suis chrétien, mais mon père venait d’une famille kenyane qui comprend plusieurs générations de musulmans. Enfant, j’ai vécu plusieurs années en Indonésie et j’entendais l’appel du muezzin à l’aube et à la tombée du jour. Jeune homme, j’ai travaillé dans des communautés de Chicago où beaucoup ont trouvé dignité et paix dans leur foi musulmane ».
« Instruit en histoire, je connais aussi la dette de la civilisation envers l’islam. Ce fut l’islam – dans des endroits comme l’Université al-Azhar – qui a porté la flamme de l’étude pendant plusieurs siècles, montrant la voie en Europe à la Renaissance et aux Lumières. Ce fut l’esprit d’innovation qui soufflait sur les communautés musulmanes qui a produit l’algèbre, nos compas et outils de navigation, notre maîtrise de l’imprimerie, notre compréhension de la transmission des maladies et des moyens de la soigner. La culture musulmane nous a donné des arches majestueuses et des spirales élancées, une poésie éternelle et une musique magnifique ; une calligraphie élégante et des endroits de paisible contemplation. Dans son histoire, l’islam a fait la preuve, par les paroles comme par les actes, que la tolérance religieuse et l’égalité raciale étaient possibles. »
« Je sais aussi que l’islam a toujours fait partie de l’histoire américaine. En tant que président des Etats-Unis, je considère qu’il est de ma responsabilité de lutter contre les stéréotypes sur l’Islam, où qu’ils apparaissent. En outre, la liberté en Amérique ne peut être séparée de la liberté de pratiquer sa religion. C’est la raison pour laquelle il y a une mosquée dans chaque Etat de l’Union, et plus de 1 200 mosquées à l’intérieur de nos frontières. C’est la raison pour laquelle le gouvernement des Etats-Unis a été au tribunal défendre le droit des femmes et des filles de porter le hijab, et punir ceux qui le leur refusent. »
« Alors, qu’il n’y ait aucun doute : l’islam est une partie de l’Amérique »
« La foi tenace de plus d’un milliard de gens est bien plus forte que la haine étroite de quelques-uns. L’islam ne fait pas partie du problème dans le combat contre la violence extrémiste, il a au contraire un rôle important à jouer dans la promotion de la paix. »
« L’islam a une tradition de tolérance fière d’elle-même. Nous le voyons dans l’histoire de l’Andalousie et de Cordoue »
« Dans les temps anciens comme à notre époque, des communautés musulmanes ont été à l’avant-garde de l’innovation et du développement. »
Chrétiens d’Orient, Chrétiens d’Afrique, votre survie importe peu au président Obama, faux chrétien mais vrai pro-musulmans. Il continuera à manifester ouvertement, sans remord aucun, son indifférence envers vos souffrances, car seuls les Frères Musulmans sont dignes de son attention et de sa sollicitude présidentielle.
Mariam est une mère de famille, parmi d’autres, de Maaloula. Depuis vendredi 6 septembre, elle, ses quatre enfants et son époux Ziad sont réfugiés à Damas, chez des cousins. Ils ont fui les combats et les bombes qui ont enflammé ce haut lieu chrétien de Syrie. Joint au téléphone par La Croix, Mariam répétera :« Pourquoi cela nous arrive-t-il ? Nous n’avons rien fait et les bombes sont tombées sur le village. Nous étions en paix. Qu’a-t-il fait, mon fils de 2 ans et demi, pour mériter cela ? » Ziad était ouvrier dans le bâtiment. C’était avant la guerre. « Mais, depuis deux ans et demi, à Maaloula, les hommes restent à la maison, comme les femmes. Il n’y a pas de travail. » Dans la nuit de jeudi à vendredi, des voitures sont venues de Damas, situé à une cinquantaine de kilomètres, pour aider les familles chrétiennes à sortir de Maaloula. Mariam, Ziad et leurs enfants ont profité du convoi. Ils ont abandonné leur maison. Dimanche 8 septembre, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) confirmait que des rebelles, dont des djihadistes liés à Al-Qaida, avaient pris le contrôle du village chrétien, après de violents combats avec l’armée. Selon cette ONG, qui s’appuie sur un réseau de militants et de médecins, les combats ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, parmi les rebelles, les forces gouvernementales et la population. Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, estime que les rebelles sont constitués notamment de combattants du groupe sunnite extrémiste du Front Al-Nosra.
UNE STATUE DE LA VIERGE A ÉTÉ DÉTRUITE, SELON MARIAM Maaloula est l’un des derniers lieux où se parlait encore un peu l’araméen, la langue du Christ. Une statue de la Vierge, bleu ciel et blanc, dominait le bourg, depuis l’une des collines abruptes qui l’entourent. « Elle a été détruite », indique Mariam. Des monastères – Saint-Serge « considéré comme l’un des plus vieux monastères du monde » précise Mariam, Saint-Elias, Saint-Takla – sont aujourd’hui occupés ou menacés. Deux autres interlocuteurs rapportent que des croix, au sommet d’édifices religieux, ont été détruites. Maaloula célèbre chaque 14 septembre la fête de l’Exaltation de la Croix. Les chrétiens de Damas venaient nombreux. « Chaque soir du 13 septembre, les jeunes allument des feux sur les rochers qui entourent la ville. Une grande messe est célébrée le lendemain. Ensuite, c’est la fête pendant deux jours. Les familles de la ville ouvraient leurs portes à de nombreux visiteurs venus de tout le pays » se souvient George, un Syrien chrétien, originaire de Maaloula. La majorité des habitants chrétiens de Maaloula sont grecs-catholiques. Les combats pour la prise de cette ville de quelques milliers d’habitants avaient commencé mercredi 4 septembre par une attaque-suicide attribuée au Front Al-Nosra contre une position de l’armée régulière à l’une des entrées du bourg. Une vidéo postée par les rebelles a montré des insurgés parlant dans des talkies-walkies alors que le caméraman clame « Dieu est le plus grand. Libération du barrage de Maaloula ». La caméra montrait des corps gisant sur la chaussée.
«QUE FERONT-ILS AVEC NOUS, CHRÉTIENS ? » Mariam a vu les rebelles fêtés, à leur entrée, par la population musulmane de Maaloula. « Les femmes leur jetaient du riz en signe de fête. Les hommes suivaient les rebelles dans leurs campements de la montagne. Certains disent qu’ils retiennent là-bas des otages chrétiens. » Le Front Al-Nosra appelle à un État islamique en Syrie. Récemment, la tension est montée entre Al-Nosra et la rébellion dite modérée de l’Armée syrienne libre (ASL), en raison des multiplications des exactions par les djihadistes. Comme d’autres chrétiens syriens, George est inquiet pour l’avenir de son pays. « On ne peut pas laisser un pays multiconfessionnel tomber entre les mains des radicaux. Ils veulent appliquer la loi islamique, et sont prêts à mourir pour ça. Que feront-ils avec nous, chrétiens, qui n’avons pas les mêmes croyances ? Ils nous donnent trois solutions : quitter le pays, se convertir ou payer. » Un autre Syrien chrétien confirme. « À Yabroud, une ville contrôlée complètement par les insurgés, l’église locale se charge de collecter l’argent entre les fidèles pour payer chaque mois un montant réclamé par les autorités locales. » George redoute les décisions qui pourraient bientôt venir de Washington ou de Paris. « Une intervention militaire va déstabiliser le pays, affaiblir l’armée syrienne qui reste unie pour le moment. Nous allons plonger dans une situation à l’irakienne. » Il s’insurge : « Comment des pays occidentaux peuvent se dire “amis” de pays comme le Qatar ou l’Arabie saoudite ? »
L'indignation ne peut tenir lieu de politique étrangère. La France a tout à perdre à se lancer dans une aventure hasardeuse à la remorque des États-Unis.
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"Punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents." Mardi 27 septembre, devant les ambassadeurs réunis à Paris à l'occasion de leur grand-messe annuelle, François Hollande a choisi le registre de la morale pour évoquer la tragédie syrienne. Un ton et un vocabulaire qui rappelaient curieusement celui de George Bush et des néoconservateurs américains tentant de justifier la calamiteuse expédition d'Irak. Quelques excellences ont discrètement haussé un sourcil interrogateur devant cette rupture avec l'approche cyniquement réaliste dont se réclame traditionnellement la diplomatie française. L'indignation, la compassion et les bons sentiments ne sont pas des vertus en matière de politique étrangère. Le gazage probable de civils par les troupes de Damas constitue un pas de plus dans l'échelle de la barbarie, même s'il reste à démontrer qu'il est préférable d'être envoyé ad patres par un obus plutôt que par des moyens chimiques. La guerre de Syrie a déjà fait 100 000 morts, tués par des armes tout à fait conventionnelles.
L'usage des gaz est-il un motif suffisant pour se lancer dans une aventure hasardeuse aux objectifs flous ? Cinq raisons, au moins, auraient dû inciter François Hollande à ne pas s'associer à une frappe contre la Syrie.
Première raison : il s'agit d'une guerre civile. La société syrienne est une mosaïque religieuse et ethnique : sunnites, alaouites, chrétiens, Druzes, Kurdes. Elle est profondément divisée. Les alaouites (environ 12 % de la population) constituent le coeur du pouvoir et le fer de lance de l'appareil répressif. Mais beaucoup de Syriens qui ne portent pas nécessairement Assad dans leur coeur redoutent une prise de pouvoir des islamistes radicaux. Les chrétiens ont peur. La grande majorité d'entre eux sont orthodoxes et considèrent la Sainte Russie comme leur protecteur historique. La bourgeoisie sunnite s'inquiète devant la multiplication des exactions dans les zones "libérées". Résultat : Assad a sans doute encore 30 ou 40 % des Syriens qui le soutiennent ou s'accommodent de sa présence.
Deuxième raison : c'est une confrontation régionale sunnites-chiites. Même si les alaouites sont de curieux chiites (ils croient à la réincarnation, vénèrent Aristote et Alexandre le Grand), ils appartiennent cependant à la grande famille de ceux qui se réclament de la descendance de Mahomet. Par opposition aux sunnites qui voient dans l'oumma, la communauté des croyants, la seule légitimité. La fracture entre frères ennemis de l'islam remonte à la nuit des temps. Au VIIe siècle (680) plus exactement, quand Hussein, petit-fils du prophète, périt à la bataille de Kerbala face aux troupes de Yazid, calife de Damas. Depuis, les chiites ont pris leur revanche. Ils gouvernent la Syrie par alaouites interposés, ont un poids politique crucial au Liban avec le Hezbollah. Grâce aux Américains, ils ont pris le pouvoir à Bagdad, où l'Iran exerce désormais une influence déterminante. Une montée en puissance mal supportée par le monde sunnite. Si l'Arabie saoudite et le Qatar apportent une aide active aux insurgés syriens, ce n'est pas pour promouvoir la démocratie et les droits de l'homme, mais pour renverser un gouvernement chiite allié de l'Iran
Troisième raison : la France n'a pas la maîtrise du jeu. Les rodomontades de François Hollande ne peuvent occulter une triste réalité : ce sont les États-Unis qui sont maîtres de la manoeuvre. Au Mali, la France pouvait conduire les opérations militaires et veiller à la mise en place d'une solution politique. En Syrie, elle est, pour des raisons militaires et politiques, à la remorque de Washington. Dans le sillage du général de Gaulle, Paris a longtemps cultivé une singularité dans l'Orient compliqué. Ce qui lui permettait de jouer un rôle non négligeable entre Nil et Euphrate. L'alignement sur les États-Unis prive la France de tout espace politique et expose dangereusement le bataillon français déployé au Liban dans le cadre de la Finul.
Quatrième raison : un séisme régional n'est pas à exclure. Si les frappes programmées sont très limitées, l'incendie sera peut-être vite circonscrit. Mais si l'on entre dans un cycle de bombardements-représailles, le pire est à redouter. La Syrie est sur la ligne de fracture d'une sorte de tectonique des plaques géopolitiques. L'ébranlement peut s'étendre au Liban, à Israël, à l'Irak, au détroit d'Ormouz où transite une partie importante du pétrole mondial. Si les frappes surviennent dans les tout prochains jours, le G20, samedi 5 septembre à Saint-Pétersbourg, risque d'être mouvementé, une majorité de participants étant hostiles à une action militaire en Syrie. Les Russes pourraient bien être poussés à aider encore davantage Assad et à se dissocier des Occidentaux sur le dossier nucléaire iranien.
Cinquième raison : l'hostilité des opinions publiques. Le bon peuple ne voit pas très bien pourquoi et pour quel objectif il est urgent d'aller guerroyer en Syrie même par le truchement de simples tirs de missiles. Les sondages confirment que les Français, les Britanniques, les Américains sont tous à peu près sur la même longueur d'onde. Échaudées par le précédent irakien, les opinions publiques sont très sceptiques. Elles n'ont pas tort : mercredi 28 août, une douzaine d'attentats ont encore fait 60 morts en Irak. Le bilan est d'environ 1 000 tués en juillet, soit 3 700 victimes depuis le début de l'année. Certes, c'est un peu moins qu'en Syrie, mais enfin...
PACA
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Sujet: GUERRES,STRATEGIES, LUTTES,SYNDICALISME,CONFLITS .... Dim 1 Sep - 1:50