Quel avenir pour le projet de grand stade, souvent critiqué, parfois vilipendé, toujours discuté ?
Le même jour, NordWay magazine dans son numéro un, et DailyNord pointent certaines anomalies sur les conditions dans lesquelles le projet Eiffage a été choisi au détriment du projet Bouygues, initialement retenu, pour la construction du grand stade de la métropole lilloise.
De quoi jeter le trouble dans les esprits. Eric Darques, ancien conseiller municipal UMP à Lambersart, et qui compte quelques actions remarquées (ainsi l'affaire Mauroy/Cohen-Solal, un emploi fictif présumé, dont on attend l'épilogue ou le rebond), ne manque pas d'épingler le dossier et d'instruire une poursuite au pénal sur la base du favoritisme (voir billet Faux départ en vue 11 novembre 2009). L'homme a déjà déposé un recours administratif. Il compte donc persister, mais au pénal cette fois.
Plusieurs conséquences si une telle procédure était amenée à prospérer.
- De nouvelles mises en examen apparaissent donc théoriquement plausibles.
- De forts remous prévisibles dans la majorité à la communauté urbaine de Lille présidée par Martine Aubry. Par ailleurs, première secrétaire du PS, et dont le statut de candidate à la présidentielle serait en partie remis en cause. Uns dislocation de cette majorité aurait d'importantes conséquences, locales puis nationales, le grand stade entrant dans une zone hautement sensible sur le plan politique.
- Un satisfecit pour Gérard Caudron qui surjoue l'ambiguïté depuis plusieurs mois et se fait tirer l'oreille quant au fameux permis de construire le grand équipement. Le maire de Villeneuve d'Ascq, ex-PS, est dans une posture de défiance politique vis à vis du pouvoir socialiste (voir billet Lune de fiel).
- Pourrait-on refaire un appel d'offres pour réattribuer le marché ? Si oui, le chantier, pré-démarré cet été, prendrait alors un retard obérant le calendrier prévu, c'est-à-dire une livraison en 2012. Avec d'autres conséquences juridiques et financières que l'on devine. On sourit quand on sait l'arrêt du chantier de Nungesser II à Valenciennes pour cause de recours administratifs.
- De même, le montage financier et les financements croisés dont celui de l'Etat (45 millions d'euros), si difficiles à boucler, seraient à nouveau sur la sellette.
- Nous n'en sommes pas encore là et les opérateurs ont des arguments à faire valoir si la justice est amenée à se prononcer. Mais un tel prolongement, s'il survenait, retentirait au cours de la campagne des régionales, et après. Les Verts et Europe Ecologie, contre le projet d'un stade géant, ne manqueraient pas d'appuyer là où ça fait mal. Etrange alliance objective.