Ils s'embrassent au mois de Janvier,
Car une nouvelle année commence,
Mais depuis des éternités
L'a pas tell'ment changé Locon.
Passent les jours et les semaines,
Y'a qu'le décor qui évolue,
La mentalité est la même :
Tous des tocards, tous des faux culs.
Ils sont pas lourds, en février,
À s’préoccuper de l’école,
Des matraqueurs assermentés
Qui fignolèrent leur besogne,
Locon est un village euh…. de fégnants,
À tous les coins d'rue y en a cent,
Pour faire les nouveaux rythmes scolaires,
Ils se planquent tous impunément.
Quand on élit au mois d'mars,
Par insouciances et par tradition,
Un arnachiste de Locon,
il faut apprendre à s'révolter !
Ils crient, ils pleurent et ils s'indignent
De cette immonde mise à mort,
Mais ils oublient qu'la guillotine
Chez nous aussi fonctionne encore.
Etre né sous l'signe de Locon,
C'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment,
Et le roi des cons, sur son trône,
J'parierai pas qu'il est all'mand.
On leur a dit, au mois d'avril,
Par sondages et par questionnaires,
De pas se découvrir d'un fil,
Que l'printemps c'était pour bientôt !
Les vieux principes du seizième siècle,
Et les vieilles traditions débiles,
Ils les appliquent tous à la lettre,
Y m'font pitié ces imbéciles.
Ils se tous souviennent, au mois de mai,
D'une réunion qui coula rouge et noir,
Oui D'une assemblée manquée,
Qui faillit renverser l'Histoire !
J'me souviens surtout d'ces moutons,
Effrayés par la Liberté,
qui reviennent sur leurs décisions
Pour l'ordre et la sécurité.
Ils commémorent au mois de juin
Un débarquement d'Normandie,
Ils oublient l’ brave soldat ricain
Qu’ y est v'nu se faire tuer loin d'chez lui,
Ils lancent une de leurs bombes,
La Mairie criaient "Vive Pétain",
ils étaient bien planqués à l’ombres,
Mais y avait quelques Jean Moulin!!!
Etre né sous l'signe de Locon,
C'est pas la gloire, en vérité,
Et le roi des cons, sur son trône,
Me dites pas qu'il est portugais.
Ils font la fête au mois d'juillet,
En souv'nir d'une révolution,
Qui n'a jamais éliminé
La misère et la spoliation,
Ils s'abreuvent de bals populaires,
D'feux d'artifice et de flonflons,
Ils pensent oublier dans la bière
Qu'ils nous gourvernent comme des pions.
Au mois d'août c'est la liberté,
Après une longue année d'usine,
Ils crient : "Vive les congés payés",
Ils oublient un peu la mairie,
En Espagne, en Grèce ou en France,
Ils vont polluer toutes les plages,
Et par leur unique présence,
Abimer tous les paysages.
Lorsqu'en septembre on assassine,
Un peuple et une liberté,
Au coeur des ecoles de Locon,
Ils sont bien nombreux à gueuler,
Le maire lui il s’ramène,
Bras ouverts pour s’ faire accueillir….,
Le fascisme c'est la gangrène
À Santiago comme à Locon.
Etre né sous l'signe de Locon,
C'est vraiment pas une sinécure,
Et le roi des cons, sur son trône,
Il est francais, ça j'en suis sûr.
Finies les vendanges en octobre,
Le raisin fermente en tonneaux,
Ils sont très fiers de leurs vignobles,
Leurs "Côtes-du-Rhône" et leurs "Bordeaux",
Les bonnes résolutions sont prises
Un peu partout à la mairie,
Entre parents et puis élus
C'est leur seule gloire à ces tarés.
En Novembre, au salon d'l'auto,
Ils vont admirer par milliers
L'dernier modèle de chez Peugeot,
Qu'ils pourront jamais se payer,
La bagnole, la télé, l'tiercé,
C'est l'opium du peuple de France,
Lui supprimer c'est le tuer,
C'est une drogue à accoutumance.
En décembre c'est l'apothéose,
La grande bouffe et les p'tits cadeaux,
Ils sont toujours aussi moroses,
Mais y'a d'la joie dans les ghettos,
La Terre peut s'arrêter d'tourner,
Ils rat'ront pas leur réveillon;
Moi j'voudrais tous les voir crever,
Étouffés de dinde aux marrons.
Etre né sous l'signe de Locon,
On peut pas dire qu'ca soit bandant
Pour qu'l'roi des cons perde son trône,
Il va falloir attendre 6 ans !!!
Merci Renaud !!!!!