Une certaine vision de la démocratie Mellickienne

Les socialistes béthunois sont-ils disciplinés dans leur vote ?

vendredi 07.11.2008, 04:58 - La Voix du Nord
Hier soir, rue Copernic, les 633 adhérents étaient appelés à se prononcer sur les motions.

Hier, les adhérents du Parti socialiste étaient appelés à se prononcer pour départager les différentes motions avant le congrès de Reims. Petit tour d'ambiance à Béthune.

Rue Copernic, 17 h 45. Du monde sur le trottoir mais pas trop de difficulté à trouver une place de stationnement. Les portes rouges du siège PS à Béthune sont grandes ouvertes. À l'intérieur, une dizaine de personnes sont au bar. Autant sont assisses à discuter et encore autant voyagent entre l'isoloir et l'urne. Derrière celle-ci, François Queste gère. Dans la salle Jacques Mellick, père et fils, serrent les mains. Daniel Boys discute. Un tableau somme tout classique au PS à Béthune. Jacques Mellick (père) vient faire un tour près de l'urne. Une prise de pouls qui se transforme en coup de sang de l'ancien maire. « On est surveillé », lui lance François Queste, en désignant les deux jeunes filles, à côté de lui.



Jacques Mellick pose un regard noir sur elles. « Vous représentez quelle motion ? », demande-t-il. « La C », répond l'une d'elle avec la fraîcheur de ses 20 ans.
La Parisienne fut séchée dans son élan par un « Vous savez qu'ici on a lancé une fatwa sur la motion C ? ». Les mâchoires de Jacques Mellick se font un peu plus carrées. L'ex-ministre sort totalement de ses gonds : « La motion C, comme c... molles ».
Les jeunes filles n'en reviennent pas. Ambiance pour leur premier déplacement dans le Nord.
Bienvenue chez les Ch'tis


Bienvenue chez les Ch'tis... socialistes. « Il faut qu'elles apprennent », explique Jacques Mellick. Si le patron de la section béthunoise « n'a rien contre la motion C ni Benoît Hamon », il a peu apprécié les noms de quelques signataires du Pas-de-Calais. Et de dénoncer une contradiction de ces derniers entre le texte qu'ils ont signé et « les services qu'ils rendent à la droite ». Ça, c'est pour le fond. Sur la forme, Jacques Mellick déclare : « Faire venir à Béthune deux jeunes filles de Paris et Toulouse, ils ne sont pas courageux les militants de la motion C dans le Pas-de-Calais ».
« Je suis déçue et triste, déclare l'une des jeunes filles, ce ne sont pas des relations entre camarades. » « Sans doute, n'y a-t-il rien de frauduleux dans ce scrutin, mais on refuse de demander la carte d'identité des votants et on refuse que ce soit notifié sur le procès-verbal », explique-t-elle.
Sur le plan politique, adhérente depuis 2005, elle attend de ce vote « une clarification sur la ligne du PS ». « Qu'on fasse enfin le choix de la vraie gauche, pas celle de la gauche centre. Le PS doit redevenir le parti des ouvriers, des défavorisés... et pour cela, il faut qu'il se démocratise », souffle-t-elle.
Aux alentours de 18 heures, sur les 633 adhérents revendiqués par la section béthunoise, une petite centaine avait déjà voté. Le résultat devait être transmis à Lens, au siège de la fédération en fin de soirée. Au petit jeu des pronostics, Jacques Mellick se mouillait. Il voyait les motions de Delanoë et Aubry (celle qu'il soutient) au coude à coude. Derrière... la « E » de Ségolène Royal, en léger décrochage. •
D. C.